Écrit par
Sébastien Madau
Le vote de l’assemblée générale a été sans
équivoque. Une fois de plus. AP
Alors qu’un
nombre record de pays a voté mardi 27 octobre à New York pour la levée du
blocus contre Cuba (191 sur 193), les Etats-Unis et Israël persistent.
L’occasion était belle pour
l’administration Obama de faire correspondre des actes à ses déclarations
d’intention de mettre fin au blocus contre Cuba. L’occasion était belle mais
elle a été ratée.
La résolution présentée par Cuba
demandant la levée du blocus a été votée hier par 191 Etats membres de l’ONU.
Un nombre record par rapport aux 188 de l’année dernière. Une nouvelle fois,
l’isolement des Etats-Unis grandit, ainsi que celui de son fidèle allié Israël.
Et ce alors que « comme l’a reconnu le président Obama, l’élimination du blocus
convient aux intérêts nationaux des Etats-Unis et est la volonté de ses
citoyens » comme l’a stipulé la délégation cubaine.
Plusieurs chefs de délégations,
dont beaucoup du tiers-monde, sont montés à la tribune pour faire part de leur
soutien à l’île.
Du côté américain, on estime que
la base de discussion entre les Etats-Unis et Cuba était celle des déclarations
des présidents Castro et Obama du 17 décembre 2014. Et pas la résolution, très
politique. « Depuis le rétablissement des relations, nous avons établi des
liens de coopéraiton en différents domaines et en fin d’année nous pensons
annoncer des mesures concrètes qui bénéficieront au peuple » a lancé
Ronald Godard, représentant des Etats-Unis à l’ONU. « Comme vous savez, le
président Obama a poussé le Congrès pour qu’il lève l’embargo. Nous ne nous
attendions pas à ce que Cuba l’oublie du jour au lendemain. Il nous semble
regrettable que malgré nos progrès bilatéraux entre nos gouvernements, la
résolution (présentée, ndr) soit quasiment identique à celles des années
précédentes».
« Nous jugeons sur les faits »
Des propos qui sont loin d’avoir
convaincu Cuba. Dans son allocution, le ministre des Relations extérieures
Bruno Rodriguez parilla avait rappellé que, au-delà du débat de l’assemblée,
les relations ne pourraient être complètement rétablies « tant que ne seront
pas adoptées (des mesures, ndr) qui permettent finalement à Cuba d’exporter et
importer librement des produits et services vers et depuis les
Etats-Unis ; utiliser le dollar américain dans ses transactions
financières internationales et ouvrir des comptes avec cette monnaie dans des
pays tiers; tout comme avoir le droit d’avoir accès au crédit et à des
financements d’entités privées et des institutions financières
internationales».
Et au ministre cubain d’appeler à
ne « pas confondre la réalité avec les désirs ou les expressions de bonne
volonté. On ne peut que juger sur les faits. Et les faits démontrent,
clairement, que le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba est
en phase pleine et complète d’application ».
Conscient qu’il « revient au
Congrès des Etats-Unis de décider de mettre fin au blocus », Bruno
Rodriguez a affirmé que « le président (Obama, ndr) a à sa disposition de
larges prérogatives exécutives pour modifier de manière substantielle son
application pratique et son impact humanitaire et économique».
Si en vue d’échanges futurs, «
Cuba est disposée à accepter des opportunités et les défis d’une nouvelle
étape dans les relations entre les deux pays, mais elle ne négociera jamais son
système socialiste, ni ses sujets de politique intérieure » a conclu la
délégation cubaine.
No hay comentarios:
Publicar un comentario