jueves, 29 de octubre de 2015

Des actes qui ne suivent pas les paroles


Écrit par  Sébastien Madau

Le vote de l’assemblée générale a été sans équivoque. Une fois de plus. AP

Alors qu’un nombre record de pays a voté mardi 27 octobre à New York pour la levée du blocus contre Cuba (191 sur 193), les Etats-Unis et Israël persistent. 

L’occasion était belle pour l’administration Obama de faire correspondre des actes à ses déclarations d’intention de mettre fin au blocus contre Cuba. L’occasion était belle mais elle a été ratée.

La résolution présentée par Cuba demandant la levée du blocus a été votée hier par 191 Etats membres de l’ONU. Un nombre record par rapport aux 188 de l’année dernière. Une nouvelle fois, l’isolement des Etats-Unis grandit, ainsi que celui de son fidèle allié Israël. Et ce alors que « comme l’a reconnu le président Obama, l’élimination du blocus convient aux intérêts nationaux des Etats-Unis et est la volonté de ses citoyens » comme l’a stipulé la délégation cubaine.

Plusieurs chefs de délégations, dont beaucoup du tiers-monde, sont montés à la tribune pour faire part de leur soutien à l’île.

Du côté américain, on estime que la base de discussion entre les Etats-Unis et Cuba était celle des déclarations des présidents Castro et Obama du 17 décembre 2014. Et pas la résolution, très politique. « Depuis le rétablissement des relations, nous avons établi des liens de coopéraiton en différents domaines et en fin d’année nous pensons annoncer des mesures concrètes qui bénéficieront au peuple » a lancé Ronald Godard, représentant des Etats-Unis à l’ONU. « Comme vous savez, le président Obama a poussé le Congrès pour qu’il lève l’embargo. Nous ne nous attendions pas à ce que Cuba l’oublie du jour au lendemain. Il nous semble regrettable que malgré nos progrès bilatéraux entre nos gouvernements, la résolution (présentée, ndr) soit quasiment identique à celles des années précédentes».

« Nous jugeons sur les faits »

Des propos qui sont loin d’avoir convaincu Cuba. Dans son allocution, le ministre des Relations extérieures Bruno Rodriguez parilla avait rappellé que, au-delà du débat de l’assemblée, les relations ne pourraient être complètement rétablies « tant que ne seront pas adoptées (des mesures, ndr) qui permettent finalement à Cuba d’exporter et importer librement des produits et services vers et depuis les Etats-Unis ; utiliser le dollar américain dans ses transactions financières internationales et ouvrir des comptes avec cette monnaie dans des pays tiers; tout comme avoir le droit d’avoir accès au crédit et à des financements d’entités privées et des institutions financières internationales».

Et au ministre cubain d’appeler à ne « pas confondre la réalité avec les désirs ou les expressions de bonne volonté. On ne peut que juger sur les faits. Et les faits démontrent, clairement, que le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba est en phase pleine et complète d’application ».

Conscient qu’il « revient au Congrès des Etats-Unis de décider de mettre fin au blocus », Bruno Rodriguez a affirmé que « le président (Obama, ndr) a à sa disposition de larges prérogatives exécutives pour modifier de manière substantielle son application pratique et son impact humanitaire et économique».

Si en vue d’échanges futurs, «  Cuba est disposée à accepter des opportunités et les défis d’une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays, mais elle ne négociera jamais son système socialiste, ni ses sujets de politique intérieure  » a conclu la délégation cubaine.


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